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JA 2014 – Les 1001 couleurs de l’architecture

Glenn Murcutt

C’est un fait que pratiquement toutes les mesures environnementales centrent leur attention sur l’apparence, la mesure de la «performance» thermique d’un bâtiment, selon les différents climats, mais qu’elles ne donnent que peu, voire même aucune valeur aux questions abstraites comme le lieu où est érigé le bâtiment, la qualité de l’espace et de la lumière, son calme, sa sérénité, ses perspectives, son hospitalité, etc.
en plus de la «conception à faible impact sur l’environnement», nous devons tenir compte et répondre de façon appropriée: à la culture, aux besoins humains, aux contextes, à la complexité du site, à son histoire, à sa faune et sa flore, etc. 

Rudy Ricciotti

«Le noir est très lumineux, il nous informe avec une variable ample sur un spectre-piège auquel il faut être attentif. Le noir est graphique dense matérialisé.
Il est une faille dans le dispositif chromatique. Son ambiguïté, une de ses ambiguïtés est cette faculté à dématérialiser une matière colorée à l’extrême, densifiée à l’extrême et graphique à l’extrême. Il absorbe la lumière et dramatise les informations qu’il contient. 

Il rend savant l’artefact et le met en puissance. Caravage, ce géant le savait. Le noir est énigmatique quand l’or d’un retable d’une église sévillane est sublime. Klein
le savait aussi. Dense il l’est par nature. Moins frivole 

que les couleurs primaires il est lui, la couleur archaïque par excellence. Couleur intolérante par posture mais couleur tendre par sa capacité d’absorption, elle reconfigure le réel. Matérialisé par la grâce de Dieu… 

ou du diable, le noir a cette faculté d’affirmer ou de faire disparaître. apparition, effacement, le noir reste toujours maître de son destin, valeur rare et inestimable que ce noir graphique, dense, matérialisé, presque humain finalement. Dans les années 1910 à new York le poète arthur Cravan écrivit “le cadavre d’un noir vaut plus qu’un blanc vivant…”». 

Rudy Ricciotti